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Chaque coup de crayon compte

Le designer automobile Ken Billes va au-delà des conventions de conception d'une voiture pour créer sa vision, voyant la voiture comme vecteur pour nous réunir et de découvrir de nouvelles choses. Découvrez son interview inspirante.
  • Date de naissance

    6 Août 1980

  • Pays

    France

  • Profession

    Assistant Chef Designer

  • Intervieweur : Qu’est-ce que vous a donné l’envie de devenir designer automobile ?

    Ken : C’est une très bonne question à laquelle ma première réaction est de me demander pourquoi j’ai fait ce choix.

    Je me souviens que lorsque j'étais enfant, j'adorais voyager, mais je ne suis pas sûr que ce soit la seule raison pour laquelle j'ai voulu devenir designer automobile. Ce ne sont pas tant les voyages qui m'intéressent que ce qu'ils m'apportent. C'est le fait de découvrir des choses, et je pense que c'est ce qui me guide vraiment dans ce que j'aime au quotidien : la découverte.

    Et j'aime à penser que l’automobile permet aux gens de découvrir de nouvelles choses et qu'elle nous amène à communiquer avec d'autres personnes et à nous connecter. En fait, j’appréhende peut-être l’automobile non pas tant comme un objet à proprement parler, que comme un déclencheur ou un vecteur offrant la possibilité de se réunir, de communiquer et de faire des découvertes. Je pense que c'est pour cette raison que je voulais vraiment devenir designer automobile.

    Intervieweur : Et qu’avez-vous découvert à travers votre parcours ?

    Ken : Je ne sais pas si ce sera une bonne réponse ou non, mais ce que j'ai découvert quand j'ai commencé, c'est que j'ai toujours vu le monde comme quelque chose de très linéaire et de très établi, alors qu’il est fondamentalement chaotique et qu'il n'existe rien sans objectif.

    Vous vous fixez un but et l'entreprise a ses propres objectifs, mais vous faites en quelque sorte bouger les choses ensemble et rien n'est ni établi, ni rectiligne. Et cela est très intéressant. C'est l'une des plus grandes découvertes que j'ai faites lorsque je suis devenu designer automobile.

    Intervieweur : Ah c’est fou ! Je trouve cela captivant.

    Qu'est-ce que cela fait de travailler sur des véhicules conduits par des millions de personnes ?

    Ken : En fait, cela est source de beaucoup de stress et de pression. À vrai dire, c’est difficile de ne pas être satisfait d’un produit que vous concevez car vous allez le voir partout.

    En outre, lorsque des personnes achètent un véhicule, c’est parce qu’il y a quelque chose d’essentiel qu’elles apprécient et elles souhaitent conserver ce sentiment durant une longue période. Il ne s'agit donc pas uniquement de concevoir un véhicule pour ce court instant où se produit la décision d’achat, mais bel et bien de se projeter sur le long terme. Et cela est assez complexe. Comment créer un produit que tout le monde puisse envisager de conserver durant une longue période et qui soit également favorable à l'environnement ?

    Il ne s'agit donc pas de se dire que tout le reste est sans intérêt ou quelque chose comme ça, mais plutôt d’adopter une approche globale. Ce qui compte, ce n'est pas seulement l'objet proprement dit, mais c’est aussi le mode de vie qui l'accompagne. Cela implique d’agir un tant soit peu et d’imaginer les souhaits des clients ou leur vie, ce qui est en fait très intéressant.

    Intervieweur : Je vois. Vous parlez de la longue vie d’un véhicule, mais l'achat d'une voiture repose sur une décision émotionnelle. Quel est l’élément déclencheur ?

    Ken : C’est le style. Et aussi l’esprit ou l’atmosphère que se dégage du produit.

    Certains produits procurent une certaine sensation dès qu’on les voit. Et le message est clair. Vous vous souvenez de la discussion, éventuellement avec un contexte fort et un contexte faible. Un véhicule a moins d’une minute pour transmettre son message au client. C’est ce qui le rend très intéressant, car il peut y avoir un message clair, mais aussi plusieurs messages que l'on découvre au fil du temps.

    Intervieweur : Je trouve cela fascinant. Je suis sûr qu’en tant que designer automobile, vous êtes capable de repérer les véhicules qui sont peut-être un peu superficiels et qui ne promettent pas d’autres découvertes. C'est un peu comme s’ils proposaient le strict minimum, tandis qu’il y a d’autres véhicules que l'on apprend à connaître.

    Ken : À vrai dire, les véhicules ont tous une histoire d’une certaine manière, au même titre que les films.

    Quand on regarde un film, il y a l'histoire principale, puis les histoires secondaires. Je pense qu'il en est de même en matière de design. Chaque véhicule a sa propre histoire, son propre message. Certains messages sont plus entremêlés, d'autres plus clairs, mais ils s'adressent tous à un type de client en particulier.

    Par exemple, si vous avez une famille, vous n'allez probablement pas opter pour une voiture qui attire les regards. Si vous avez plutôt une personnalité affirmée et que vous cherchez vraiment à la mettre en avant, vous allez choisir quelque chose de plus expressif, un véhicule révélant qui vous êtes et ce que vous voulez.

    Un véhicule qui ne soit pas tant le reflet d’un statut, qu’une forme d’expression, disons.

    Intervieweur : Quelle est votre routine quotidienne en tant designer automobile ?

    Ken : En tant que designer automobile, ma routine est la suivante... J'arrive au travail et je commence par m’intéresser à ce qu’il y a de nouveau dans le monde ou je discute avec mes voisins ou mes collègues pour voir vers quoi nous nous dirigeons et refaire le monde.

    Puis j'entre davantage dans le processus de travail, qui est plutôt bien établi. Nous pensons à un client, nous nous projetons et nous imaginons ce client, puis nous nous interrogeons. Qu’allons-nous faire ? Est-ce vraiment ce que veut le client ou est-ce nous qui voulons faire cela ?

    Donc voilà en quoi consiste ma routine : découvrir les nouvelles du jour, retrouver tout le monde, échanger et obtenir un retour et le ressenti de chacun sur ce que nous faisons. Il est très important de travailler en équipe pour recueillir les opinions de chacun, car on a tendance à se laisser aveugler.

    Pourquoi échanger avec les autres est une habitude si importante ?

    Intervieweur : Parce que se pencher tout d’abord sur ce qui se passe dans le monde est une façon très intéressante de commencer sa journée. Vous créez évidemment à destination du monde. Vous parlez de public. Vous concevez en effet pour un public, mais il peut parfois être difficile de se mettre à sa place car votre travail s’adresse à un large public qui regroupe par ailleurs de nombreux profils de personnes différents, non ?

     

    Je suppose donc qu'il faut être capable de se mettre à la place de ces personnes ?

    Ken : Oui, nous devons nous mettre à leur place, mais nous devons aussi nous mettre à la place des gens de demain, ce qui n'est pas facile. En particulier en Europe. Nous vivons une période un peu chaotique. En tant que designer, je pense toujours que nous vivons encore un rêve des années 80, mais nous devons créer une nouvelle vision de l'avenir.

    Et cette vision implique que nous échangions avec de nombreuses personnes. Nous pouvons proposer une autre vision et une nouvelle orientation, ou simplement une évolution de la tendance actuelle, mais je pense que cet échange est extrêmement important. Que ce soit simplement dans la matinée ou bien avec du recul.

    C’est la raison pour laquelle cela m’apparaît essentiel. Le fait d'avoir une routine permet vraiment de regrouper tout cela pour créer la nouvelle vision que nous recherchons tous. Ainsi, votre recherche est d’une certaine manière intégrée à votre travail. Vous effectuez votre recherche, mais vous avancez également avec vos collègues.

    Je pense qu’il s’agit probablement d'un des aspects les plus importants du travail d'un designer.

    Intervieweur : Pouvez-vous nous parler de quelques moments forts de votre carrière ?

    Ken : J'ai eu beaucoup de chance. Je pourrais en citer beaucoup parmi les projets que j’ai présentés. Voire en dresser une liste. Je ne sais pas si c'est ce que vous attendez, mais j'ai eu la chance de travailler sur des véhicules qui sont déjà orientés vers une proposition écologique, comme la FT-CH. J'ai également travaillé sur la première génération de C-HR.

    J'ai participé à l'évolution de la production de ce modèle. J'ai également eu l'occasion de travailler sur l'Eagle Cross et, plus récemment, sur la nouvelle génération de C-HR. Cela reste de grands moments pour moi. Je pense qu’au même titre que le travail proprement dit, le processus et l'atmosphère de travail jouent également un rôle majeur dans un bureau de style.

    Je travaille chez Toyota depuis 15 ans et je crois que, grâce aux efforts déployés pour changer notre façon de travailler, d'échanger ou d’appréhender notre bureau, nous sommes parvenus à créer pour Toyota une nouvelle identité ou un message plus fort, un produit plus audacieux. Nous avons donc maintenant ce que j'aime appeler le centre créatif de Unity Square. Tous les trois mois, nous invitons des personnes à participer à des conférences dans notre studio, des personnes venant de tous horizons.

    On y parle parfois de création, parfois d'ingénierie. Ainsi, nous nous formons. Nous avons tendance à garder nos portes ouvertes afin de bénéficier de nombreux échanges avec divers secteurs, trouver des idées et discuter avec différentes personnes pour voir si ce que nous faisons, ce à quoi nous pensons, présente ou non un intérêt. Je pense donc qu'il s'agit là d'un changement majeur et que c'est l'un des points forts de ce qu’est devenu notre studio.

    Intervieweur : C'est une excellente réponse. Vous répondez ainsi à certaines des questions que nous nous posons ici. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce qui vous inspire par ailleurs ?

    Ken : Je pense que l’une des découvertes que j’ai faites chez Toyota est qu'il est très difficile de faire passer une idée très simple, mais que c'est aussi très apprécié.

    Et ce, lorsque vous essayez toujours de maintenir votre idée et insistez pour la faire passer, de manière adaptée bien sûr. Nul besoin d'être brutal ou quoi que ce soit d'autre. Mais chez Toyota, on aime que vous ayez des convictions, que vous les défendiez et que vous essayiez de trouver différents moyens pour les faire adopter. On sait alors que votre idée est digne d’intérêt.

    Et je pense que c’est une philosophie plutôt remarquable et intéressante de la part d'une entreprise.

    Intervieweur : Et on retrouve en quelque sorte l'idée d’aller « toujours plus loin », non ? Parce que vous devez persévérer pour faire adopter une idée et qu'il existe de nombreuses façons d’y parvenir, notamment en la laissant reposer un certain temps, puis en y revenant.

    Ken : Je pense que cela nous aide vraiment à aller au-delà des idées. La première idée est généralement rejetée, alors nous allons plus loin et la défendons réellement. Nous finissons généralement par la concrétiser si elle en vaut la peine.

  • Intervieweur : Selon vous, en quoi Toyota est différent des autres constructeurs automobiles ? Qu’est-ce qui permet à Toyota de se démarquer ?

    Ken : Hmm... Je pense que le point fort de cette entreprise réside dans le fait qu’elle essaie vraiment d’être à l’écoute des clients, mais également de ses collaborateurs. Elle comprend que ces derniers sont aussi des clients, et cela est très intéressant.

    Je pense que la plupart des entreprises écoutent surtout les clients, mais peut-être moins les personnes qui y travaillent.

    Intervieweur : C'est un point intéressant. Avez-vous connu un moment difficile dans votre carrière, lors de la conception d'un véhicule par exemple ?

    Ken : Ça rejoint un peu ce que j'ai dit précédemment. Parfois, personne ne comprend vraiment votre idée ou ne perçoit son véritable intérêt. Il faut alors essayer de trouver un moyen de raconter la même histoire différemment, de la présenter d'une autre façon ou, bien sûr, de l'adapter.

    C’est peut-être là le sens de l'expression « aller toujours plus loin ». L'idée de ne pas laisser tomber et d'essayer de convaincre les gens que ce que vous pensez est correct. Cela ne veut pas dire que vous vous obstinez à ne pas écouter. Parfois, c’est juste que les gens ne comprennent pas immédiatement ce que vous essayez de faire. Cela se produit fréquemment à vrai dire : vous présentez vos travaux et ils sont rejetés, alors vous les présentez différemment.

    Et les gens les apprécient soudain car ils les comprennent. Cette approche consistant à raconter la même histoire d'une manière différente est ce que je trouve vraiment intéressant. 

    Intervieweur : Excellent. Vous devez donc croire en votre idée ?

    Ken : Oui, il faut aussi parfois laisser aller.

    Je le constate souvent, évidemment, en tant que directeur de la création. C'est comme si vous aviez une grande idée, mais cette idée peut se concrétiser de différentes manières. Il faut donc s'attacher absolument à l'idée, mais pas nécessairement à son exécution, qui peut prendre de nombreuses formes différentes.

    Intervieweur : Quelle est la leçon la plus importante que vous ayez apprise jusqu'à présent dans votre carrière ?

    Ken : Je pense que c'est qu'il n'y a pas de mauvaise réponse. Je veux dire que les idées sont souvent rejetées, mais pas parce qu'elles sont mauvaises. Elles sont rejetées simplement parce qu'elles ne conviennent pas ou qu'elles ne sont pas appropriées à un moment donné. Et parfois, c'est simplement parce que nous les utilisons à d’autres fins. J'aime l'idée qu'il n'y a pas de mauvaise réponse, mais qu'il s'agit parfois d'une mauvaise exécution, ou qu'il manque un petit quelque chose.

    Et j'aime aussi l'idée d'essayer en permanence de repousser les limites pour obtenir le meilleur. Parfois, c'est juste une question de proportion. Parfois, c'est une question de finition. Parfois, c'est plus une question d'exécution. Peut-être faut-il être plus précis ou entrer davantage dans le produit et l'affiner. Parfois, il faut simplement être plus audacieux dans ce que l'on fait.

    Alors, ne lésinez pas sur les détails. Même si personne ne les verra au final. Je pense que c’est ce qui fait un excellent produit.

    Intervieweur : Excellent. En quoi consiste la réussite dans votre domaine ?

    Ken : La réponse qui me vient en premier à l’esprit, c’est que votre projet soit retenu, pour tout ce que cela implique. À savoir parce que vous écoutez les gens et que vous obtenez ainsi leur adhésion.

    Le succès n'est pas tant lié à la sélection de votre projet qu'au fait que toute l'équipe, toutes les personnes avec lesquelles vous travaillez comprennent et approuvent ce que vous pensez être juste. Il s’agit là pour moi de la plus grande réussite qui soit. Peu importe que le produit voie le jour. Le tout est d'obtenir l'adhésion de tous et de les faire adhérer à votre vision.

    Tout repose sur le travail d'équipe. Je n'y arriverais pas tout seul.

    Je travaille en collaboration avec mon équipe et je pense que c'est la raison pour laquelle tout fonctionne si bien.

    Intervieweur : Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui lisent cet entretien concernant la façon de donner le meilleur de soi-même ?

    Ken : Je pense que mon conseil serait de ne jamais abandonner et de ne pas s'entêter. Ce sont deux choses différentes.

    Intervieweur : C'est là que la notion d'écoute intervient, n'est-ce pas ? Il est plus facile de s'accrocher à l'idée qui vous semble la meilleure si vous continuez à écouter et à tenir compte des remarques ?

    C'est précisément ainsi que l'on obtient ce qui compte. Et c'est ainsi que l'on va toujours plus loin, en n'abandonnant jamais.

    Et si nous parlions de vos inspirations autour de l’automobile et des personnes importantes à vos yeux ?

    Ken : Puis-je parler de fluidité des genres ? Car cela me paraît pertinent ici. Je vais vous raconter l'histoire du projet et du choix du design. En fait, lorsque nous avons lancé ce projet, nous ne sommes pas partis d'une feuille blanche.

    Nous avions déjà sur le marché un véhicule réussi et très prisé, le C-HR de première génération. La première chose à faire était donc de déterminer comment conserver les atouts de ce formidable produit tout en le transformant en un nouveau produit. Cela s’annonçait assez difficile. Nous devions conserver une partie de l'héritage de ce produit. De plus, les aspirations des gens évoluent à mesure que le monde change.

    Nous voulions donc faire quelque chose qui soit plus... je ne veux pas dire « inclusif » ou « universel », mais qui convienne à tout le monde, qui ne soit pas clivant. Et puis côté marketing, nous avons un travail d'équipe très agréable, avec un voyage d'affaires à Berlin et à Stockholm pour découvrir différents types de personnes, différents types de genres, et aussi différents types de communautés, notamment la communauté LGBTQI.

    Nous découvrons alors que cette communauté ne se soucie pas de ce que les gens pensent d'elle. Ce qu’aiment ses membres, c'est créer, et c’est en cela qu’ils ressemblent un peu à des designers. Ils apprécient simplement de faire ce qu'ils aiment. Et peu importe si cela mécontente les autres. Ce n'est pas leur but. Mais ils recherchent quelque chose où ils peuvent vraiment s'exprimer et être eux-mêmes.

    Mais ils se montrent aussi très délicats. Ils ne sont pas agressifs dans leur façon de faire. Cela fait partie de la subtilité de leur personnalité. Et c'est aussi ce qui caractérise notre nouveau modèle. Il est à la fois très vif et audacieux, mais il allie également souplesse, fluidité et raffinement. Il affiche une personnalité à la fois douce et affirmée.

    Je pense que c'est probablement la raison pour laquelle cette proposition a été retenue. On retrouve bien sûr cette assise très solide. Ce nouveau modèle a tout ce que le précédent C-HR avait, mais à cela s’ajoute une nouvelle philosophie. Lorsqu'on le voit, on ressent vraiment son agressivité urbaine. Mais il affiche par ailleurs souplesse et élégance, et peut se montrer très agile et traverser la ville sans déranger qui que ce soit.

    Et puis on le reconnaît, on le voit et on le perçoit instantanément. Je pense qu’il s’agit en quelque sorte de la double personnalité de ce modèle, qui s’est en fait révélée assez difficile à trouver. C'est là l'histoire du C-HR. 

    Chaque opinion a compté dans ce projet. Cela a été essentiel. Chaque personnalité, même. Je pense que chaque membre de l'équipe a vraiment compté dans ce projet.

    Je pense que chacun a fait la différence. C'est le produit d'une équipe. Chaque opinion a beaucoup compté et cela signifie que nous avons vraiment essayé de promouvoir les idées qui n'étaient pas acceptables pour Toyota à ce moment-là.

    Intervieweur : Avez-vous une devise qui vous guide dans la vie ou vous permet de garder votre motivation intacte ?

    Ken : J’en ai une en effet. Je crois que c'est un philosophe indien qui l'a prononcée un jour dans un documentaire : « Le monde est ce que vous pensez qu'il est ».

    Cela peut sembler facile à dire, mais je pense que le monde est vraiment ce que vous pensez qu'il devrait être. Si vous pensez ainsi, il devient vraiment ce qu'il est. Cela signifie qu’on pourrait presque être n'importe qui, dès lors qu’on le souhaite. Mais aussi que le monde est fait de ce que vous pensez qu'il est, que ce n'est pas quelque chose de statique.

    Cela est très intéressant. Je pense que c'est quelque chose que je garde toujours à l'esprit.

    Intervieweur : Quel est votre prochain grand projet ? Qu’avez-vous de prévu ?

    Ken : Des vacances. Vous savez... Je crois que je l'ai déjà dit mais mon prochain grand projet consistera à créer quelque chose qui me donne le sentiment de transmettre un héritage à mes enfants.

    On parle beaucoup de la raréfaction des ressources, du réchauffement climatique, etc. Je pense que tout cela est un problème. Mais en tant que designer, je veux essayer de trouver une solution à cela. Et selon moi, cette solution implique de réimaginer ce que pourrait être le monde de demain.

    Mais cette vision doit rassembler les gens pour pouvoir être acceptée. Il existe déjà des tonnes de produits qui pourraient sauver la planète, mais personne n'en veut, donc ils ne fonctionnent pas. Nous devons trouver quelque chose que les gens veulent avoir, une nouvelle vision à laquelle ils veulent participer. Il me semble que c'est un sujet sur lequel je travaille beaucoup avec les stagiaires. Pour moi, c'est vraiment la prochaine grande nouveauté.

    C'est un changement d’état d’esprit, n'est-ce pas ? Nous vivons encore dans un monde qui a été créé dans la tête des gens dans les années 80 ou 90, et ce monde ne pose aucun problème. Le monde de la machine est un monde semblable à celui de Star Wars, vous savez. Mais bien sûr, les choses ont changé. Ce ne sera pas l'avenir.

    Cela va prendre du temps, mais nous devons trouver, et nous devons essayer. Mais il ne suffit pas de dire qu'il faut trouver. Nous devons essayer plus fort. Et si ça ne marche pas, il faut passer à autre chose. Mais nous devons essayer encore et encore jusqu'à ce que nous trouvions la bonne réponse.

    Intervieweur : Quelles sont les étapes qui comptent le plus dans votre vie de designer automobile ?

    Ken : Pour moi, chaque apprentissage compte et chaque découverte aussi. J'aime découvrir des choses et d'une certaine manière - peut-être parce que je commence à vieillir - je me dis que tout n'a pas besoin d'être fait en une seule fois.

    Je dirais donc que chaque étape compte.